

Au printemps dernier, Isabelle Helal, coordonnatrice adjointe au programme sur les droits des femmes (CIDPDD), a séjourné au Rwanda où elle a rencontré des membres du milieu des ONG ainsi que des représentantes d'organismes partenaires participant au Projet de suivi du traitement des crimes contre les femmes par le TPIR. Nous vous présentons ici des extraits de son rapport de mission, qui donnent un aperçu de la situation au Rwanda lors de sa visite.
Contexte et rencontres au Rwanda
Je suis arrivée à Kigali le 27 mars, quelques jours avant la tenue des élections communales et sectorielles dans l'ensemble du Rwanda. Dans le Nord-Ouest du pays, ainsi qu'au Congo, la guerre et les violations des droits humains se poursuivaient.
Les élections locales
Les autorités rwandaises ont rapporté un taux élevé de participation au scrutin. Selon le service de presse de la BBC, les électeurs devaient choisir leurs représentants locaux sur une base non partisane, et ce durant les trois journées de scrutin. Pour voter, ils devaient se placer derrière le candidat de leur choix, plutôt que de voter pour un parti politique. Avec un tel système, l'anonymat est impossible et les électeurs ont passé de longues heures en files. Dans un bref rapport, le PNUD-Kigali a fait état d'une participation au scrutin "très active et très impressionnante", la plupart des électeurs se situant dans le groupe d'âge des 18-40 ans (1). Très peu de femmes candidates étaient présentées par les partis ou s'étaient elles-mêmes présentées, ajoutait le rapport, qui notait que l'impression des observateurs de l'ONU était très positive, vu l'absence de tensions et la présence extrêmement discrète de l'armée et des autorités gouvernementales. Le ministre rwandais de l'administration locale, Désiré Nyandwi, a déclaré qu'une participation de 95% traduisait la détermination des électeurs de choisir leurs propres dirigeants sans partisanerie (2).
Cependant, l'agence de presse rwandaise RNA a rapporté que les mesures de sécurité avaient été renforcées dans la préfecture de Gisenyi, dans le Nord-Ouest, pour empêcher des "infiltrateurs" de fomenter des troubles (3). Une cinquantaine de personnes ont été écrouées dans la préfecture de Mutura pour avoir refusé de participer au scrutin, selon l'agence de presse. Face à des rapports aussi contradictoires, il est douteux que l'on puisse qualifier ces élections comme étant totalement libres et honnêtes.
Purge parlementaire
Au même moment, la RNA rapportait que le parlement rwandais avait entrepris une purge sévère dans ses rangs, en expulsant certains députés et en demandant à d'autres de démissionner (4). Huit partis sont représentés dans l'assemblée de transition, et les trois principaux -- le Mouvement démocratique républicain (MDR), le Front patriotique rwandais (FPR) et le Parti libéral (PL) -- ont été touchés par ces purges. Selon l'agence RNA, quatre députés expulsés ont été accusés de coopérer avec les rebelles hutus et d'alimenter l'idéologie du Hutu Power (5).
L'administration de la justice, les conditions de détention et les procès selon le droit coutumier (Gacaca)
Depuis décembre 1996, 1274 personnes ont été jugées en vertu de la Loi organique du 30 août 1996. Le nombre de suspects détenus en rapport avec le génocide de 1994 est descendu à un peu moins de 125 000 (il était de 130 000), selon Aloys Habimana, directeur de la Ligue rwandaise pour la promotion et la défense des droits de la personne. Selon le Comité international de la Croix-Rouge à Kigali, le nombre de libérations a légèrement dépassé celui des nouvelles arrestations depuis le printemps 1998, ce qui explique la baisse de la population carcérale. Le gouvernement estime à 10 000 le nombre de personnes détenues malgré un dossier peu concluant, et ce nombre n'a pas sensiblement été réduit durant les derniers mois de l'année 1998 (6). En janvier 1998, le gouvernement a reporté d'une autre année, soit au 31 décembre 1999, la date de libération des personnes détenues sans accusations.
Les conditions de détention demeurent déplorables au Rwanda (7). Selon l'organisme Penal Reform International qui administre des programmes au Rwanda, seulement l'an dernier, 2500 suspects sont morts en prison, surtout du sida, de la tuberculose et de la thyphoïde.
Ces chiffres ne tiennent pas compte des personnes incarcérées dans les cachots communaux. Le fait que le nombre de détenus des cachots ait diminué s'explique par les transferts massifs de détenus vers les prisons. La densité de la population des prisons a en conséquence augmenté (8).
Vu le fardeau imposé à l'appareil judiciaire, le gouvernement rwandais a étudié la possibilité de restructurer les procédures pour traiter les dossiers de génocide. Ce débat a lieu, entre autres, dans le cadre des Discussions du samedi, instituées et animées par le Président de la République et auxquelles participent des représentants de tous les secteurs gouvernementaux et des membres de la société civile. Ce forum informel est l'occasion d'aborder des questions d'intérêt majeur pour la nation qui touchent non seulement l'administration de la justice et le système carcéral, mais aussi l'économie, la démocratie, les relations diplomatiques, etc.
La recherche de solutions de rechange en matière de justice et de réconciliation est un des grands sujets actuellement débattus au Rwanda. Par exemple, une sous-commission a été formée pour étudier la pratique du gacaca en droit coutumier et ses possibilités d'application dans les procès pour génocide. Une telle mesure signifierait le transfert des dossiers entrant dans les catégories 3 et 4, et éventuellement 2, telles qu'énoncées dans la Loi organique du 30 août 1996, devant ces instances locales de justice traditionnelle; les causes seraient entendues par des membres élus et respectés de la communauté (9) . Les accusés auraient le droit d'en appeler devant une chambre supérieure (10) .
Selon un rapport du représentant spécial au Rwanda du Haut Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU (E/CN.4/1999/33, par. 50-51), la gacaca pourrait être vue comme un instrument de réconciliation, une forme de justice consensuelle qui rallie la population. Cela pourrait faciliter la participation populaire dans l'administration de la justice et soulager le système judiciaire du poids qui lui incombe présentement. La gacaca peut fournir un forum particulièrement approprié pour aborder la question de la compensation aux victimes.
Le rapport note, cependant, que la gacaca a traditionnellement été utilisée comme mécanisme de résolution des conflits et non pas dans des cas de justice pénale. En tant que telle, son application dans les cas de génocide requiert beaucoup d'attention afin de faire en sorte que les droits humains de chacunsoient protégés. Par ailleurs, la question de la défense des accusés à l'intérieur de la gacaca doit être étudiée. Les résultats d'une étude de 1996 réalisée par des experts nationaux sous les auspices du Haut Commissariat pour les droits de l'Homme, doivent cependant être pris en considération. Celle-ci a constaté que la gacaca n'est pas compétente pour entendre des cas de crimes contre l'humanité, mais pourrait cependant être utilisée pour fins de témoignage dans le cadre d'un processus de réconciliation (11)
Lors de mon séjour au Rwanda, les évêques catholiques ont exprimé publiquement leur inquiétude devant l'éventuelle mise sur pied de tribunaux populaires (12). S'ils apprécient le fait que le gouvernement cherche à accélérer les procès pour génocide, ils craignent toutefois que ces tribunaux "ne deviennent des instruments d'injustice, surtout s'ils sont mal préparés". De plus, des observateurs indiquent que vu la persistance de tensions interethniques au sein de la population rwandaise, les procès risquent de ne pas être équitables (13). D'autres craignent que les valeurs traditionnelles entourant le rôle des femmes dans la société rwandaise, par exemple en ce qui touche aux droits de propriété et de succession, ne fassent surface au cours des procès gacaca (14). Ces vavaleurs vont à l'encontre des droits des femmes et priveraient ces dernières des acquis obtenus sur ce plan avec la réforme récente du droit relatif aux droits matrimoniaux et aux droits d'héritage. Ces questions sont au cur du concept de réparation pour les survivantes et les membres des familles des victimes (15).
La Commission nationale des droits de la personne
Un nouveau projet de loi a été présenté à l'Assemblée nationale concernant la création d'une commission nationale des droits de la personne tel que stipulé dans les Accords d'Arusha et tel qu'inscrit dans la loi fondamentale du pays. Le projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale le 19 janvier 1999, prévoit que le président de la commission aura rang de ministre et les autres membres celui de secrétaire général. Dans l'exercice de leurs fonctions, ils relèveront de la seule compétence de la Cour Suprême.
Au moment où je séjournais au Rwanda, la mise sur pied de la Commission a démarré, et Mme Soline Twahirwa, ex-coordonnatrice de la HAGURUKA (Association pour la défense des droits de la femme et de l'enfant), a été nommée au poste de secrétaire général.
Note : Un bilan des dernières activités du TPIR fera partie du prochain bulletin.
En juin dernier, les juges du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) ont entrepris leur examen annuel du Règlement de procédure et de preuve du tribunal. La Coalition pour les droits des femmes en situation de conflit a profité de cette occasion pour leur adresser une lettre, dans laquelle elle leur fait part de ses réflexions et leur propose un certain nombre de modifications au Chapitre 5, section 3, et au Chapitre 6, section 3 (articles 96 et 97), qui portent sur la communication de la preuve et le secret professionnel entre thérapeute et cliente. Comme on le verra à la lecture des extraits suivants, la Coalition estime que ces amendements sont non seulement indispensables si on veut que le Tribunal puisse respecter l'égalité, la dignité et l'autonomie des victimes de violence sexuelle, mais qu'ils sont aussi essentiels aux efforts déployés pour promouvoir la justice et l'égalité des sexes.
Chapitre 5, section 3, La production des moyens de preuve, et Chapitre 6, section 3, articles 96 et 97
À l'heure actuelle, le Règlement de procédure et de preuve du TPIR ne garantit ni implicitement, ni explicitement, la confidentialité des communications entre thérapeute et client. La divulgation possible du dossier psychologique d'une victime de viol soulève des questions incontournables sur les droits de l'accusé par rapport aux droits du témoin à la vie privée, à la sécurité de la personne et à l'égalité. La divulgation de ces renseignements peut en outre avoir un effet négatif sur les droits à l'égalité du témoin, et en particulier sur le droit de ne pas faire l'objet de discrimination fondée sur le sexe. Cette question a été récemment soulevée lors du procès d'Anto Furundzija (IT-95-17/1-T) devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) (16). Dans cette cause, le Procureur a communiqué à la défense le dossier psycho-médical d'un témoin victime de viol sans que celle-ci ait pu empêcher la divulgation de ces renseignements.
Reconnaître le secret professionnel entre thérapeute et patiente
Il faudrait à notre avis prévoir une disposition pour protéger les droits des victimes et des témoins. Nous demandons que l'on modifie le Règlement de procédure et de preuve du TPIR de manière à protéger la confidentialité des échanges entre médecin, psychiatre ou thérapeute, et patient. Cette confidentialité revêt une importance toute particulière dans les causes de violence sexuelle. Nous vous renvoyons ici au mémoire de l'amicus curiae que nous avons déposé à ce sujet le 5 novembre 1998 dans la cause Furundzija (17).
Tel que mentionné dans ce mémoire, il est de toute évidence dans l'intérêt public d'encourager le recours à des services d'aide psychologique pour les femmes qui ont subi de la violence sexuelle, vu que ce type d'assistance leur permet de mieux se rétablir. Cependant, si la confidentialité de la relation thérapeute/client n'est pas garantie, les victimes risquent de se sentir gênées de parler librement lors de la thérapie et de ne pas pouvoir bénéficier de tous les bienfaits de celle-ci. En fait, la divulgation des dossiers pourrait même fortement dissuader les victimes de recourir à des services d'aide psychologique
En outre, il est problématique, voire même irresponsable, de demander à des personnes traumatisées de témoigner devant des instances juridiques sans mettre à leur disposition un service d'aide. C'est une mesure nécessaire pour minimiser le risque d'un nouveau traumatisme inhérent à la participation aux procédures judiciaires, et pour permettre aux témoins de profiter de l'effet bénéfique que leur participation à l'administration de la justice peut avoir sur leur santé psychique et leur autonomie. L'absence de confidentialité est donc incompatible avec une pratique acceptable et risque également de dissuader les survivantes de participer aux procédures (Voir la Déclaration sur les principes élémentaires de justice pour les victimes de crime et d'abus de pouvoir, article 5).
Empêcher la divulgation de renseignements confidentiels dans les causes de violence sexuelle
Nous invitons le TPIR à empêcher la divulgation de renseignements confidentiels sur les femmes qui ont été victimes de violence sexuelle, faute de quoi bien des femmes pourront simplement décider de ne pas signaler la violence sexuelle qu'elle ont subie, de ne pas témoigner et de ne pas recourir à une aide thérapeutique. Comme nous l'avons mentionné dans le mémoire de l'amicus curiae, les demandes de communication des dossiers auront pour effet de priver les femmes qui ont été agressées sexuellement du droit de faire appel à de l'aide psychologique et du droit de participer à titre de témoins aux poursuites intentées contre leurs agresseurs. Les femmes, par conséquent, seront forcées de poser des choix contraires à leurs intérêts et à l'intérêt public, pour éviter une revictimisation lors des procédures judiciaires.
Les ordonnances de communication peuvent dissuader les femmes victimes d'agression sexuelle de venir témoigner devant le TPIR. Même une présomption (réfutable) voulant que ces dossiers soient protégés par le secret professionnel ne suffirait pas, car il y aurait quand même un risque de voir ces renseignements divulgués. Dissuader ainsi les victimes de violence sexuelle de prendre part aux procédures porterait atteinte à leur droit à un accès égal à la justice et viendrait subvertir le but même et le mandat du Tribunal.
Dans les causes de violence sexuelle, il faut établir un juste équilibre entre les droits de l'accusé et les droits des témoins à la vie privée, à la sécurité de la personne et à l'égalité (Voir le Statut de la Cour pénale internationale, articles 21 et 68). Dans les causes de violence sexuelle -- qu'elle soit perpétrée contre des hommes ou contre des femmes -- les besoins des victimes en matière d'aide psychologique et leur crainte de voir des renseignements personnels exposés au grand jour, sont particulièrement aigus, et ont en outre des dimensions sexospécifiques. La violence sexuelle est un crime qui est le plus souvent dirigé contre des femmes, y compris dans les situations de conflit armé, à cause de leur sexe, en plus de leur origine ethnique ou de leur confession religieuse. Comme nous l'avons souligné dans le mémoire de l'amicus curiae, si la violence sexuelle dans les situations de conflit armé sert souvent d'instrument pour subordonner un groupe de personnes, elle constitue dans tous les cas un moyen destiné à soumettre, objectifier et déshumaniser les femmes.
De plus, l'avocat de la défense va exploiter la possibilité d'accéder à ce type de renseignements dans un sens discriminatoire; en effet, quand la défense cherche à obtenir la divulgation des dossiers psycho-médicaux des témoins, c'est la plupart du temps pour remettre en question la crédibilité de femmes victimes de violence sexuelle (voir le mémoire de l'amicus curiae, par. 20).
En outre, on peut s'interroger sur la pertinence de la production des dossiers thérapeutiques pour les points en litige. En effet, les choses que l'on peut confier dans le cadre d'une thérapie ne sont que du ouï-dire; elles ne sont pas déclarées sous serment et peuvent avoir été mal comprises ou mal notées par le ou la thérapeute. Une thérapie n'est pas une procédure d'enquête. La victime comme le thérapeute ne se préoccupent pas de la véracité ou de la précision des descriptions. On ne peut par conséquent pas se fier à ce type de renseignements, qui risquent de ce fait de nuire à la recherche de la vérité, plutôt que de la faire avancer. Le meilleur moyen pour assurer un juste équilibre entre les droits de l'accusé et les intérêts des victimes et des témoins, ainsi que ceux de la société, consiste à garantir le secret professionnel entre thérapeutes et clientes et à permettre une évaluation psychiatrique des témoins dans les cas où la défense a de bonnes raisons d'invoquer l'état de santé mentale du témoin.
Pour ces raisons, la non-divulgation des dossiers psychologiques est un enjeu crucial si on veut que le Tribunal puisse respecter l'égalité, la dignité et l'autonomie des victimes de violence sexuelle et constituer un instrument essentiel de justice pour les femmes. Pour de plus amples informations sur les amendements proposés par la Coalition, on peut prendre contact avec Isabelle Helal au Centre international des droits de la personne et du développement, 63 rue De Brésoles, bureau 100, Montréal, Québec, Canada H2Y 1V7. Tlcop. : , Courriel :
Par Vahida Nainar
Le Caucus des femmes qui, faute de ressources financières et humaines, avait failli disparaître après la Conférence de Rome, s'est de nouveau en selle en octobre 1998. Il s'est regroupé, restructuré et s'il poursuit son travail d'intervention auprès de la commission préparatoire (Prepcom) et ses pressions en faveur de la ratification du traité instituant la Cour pénale internationale (CPI), il s'est aussi donné une perspective à plus long terme, à savoir faire des instruments juridiques internationaux comme la CPI un outil concret pour les femmes. Le Caucus des femmes est donc un réseau de femmes et de groupes qui s'emploient à consolider la défense des droits fondamentaux des femmes et à permettre aux femmes de recourir davantage au droit international, et notamment la Cour pénale internationale, le protocole facultatif relatif à la Convention pour l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDEF) et d'autres mécanismes, de manière à ce que les femmes puissent avoir accès à différentes instances de justice.
Les travaux de la Prepcom consistent maintenant à discuter des règles de procédure et de preuve, ainsi que de la définition des crimes. Un certain nombre des points discutés lors de ces négociations intéressent directement les femmes du Caucus, et notamment les règles régissant la participation des victimes aux procédures judiciaires, si l'on veut que leurs intérêts soient protégés; les règles concernant la protection des victimes, des témoins et autres personnes qui courent des risques du fait de leur participation aux procédures; les règles de procédure concernant l'application des dispositions statutaires relatives aux crimes de violence sexiste et de violence sexuelle; les règles de preuve relatives aux crimes de violence sexuelle; et la définition des crimes de violence sexuelle énoncés dans le Statut de la CPI. En l'absence d'une perspective sexospécifique sur ces questions, les crimes perpétrés à l'endroit des femmes risquent fort d'échapper aux poursuites, malgré ce que stipule le statut. Le Caucus des femmes a par conséquent insisté, lors de la session de février de la Prepcom, et il compte le faire encore lors de la session de juillet, sur l'importance de ces questions, et il en a fait part aux délégués avec l'aide d'un nombre assez considérable de membres venus de pays du Sud.
Grâce au Statut de la CPI et à la mise sur pied éventuelle de la Cour, les femmes vont disposer d'un mécanisme pour traiter des violations graves de leurs droits fondamentaux. Mais ce qui est plus important, c'est que même si la Cour n'existe pas encore, le Statut de la CPI a essentiellement codifié le droit humanitaire international et le droit international relatif aux droits humains. Les États sont désormais obligés de réformer leur droit interne pour le rendre conforme aux dispositions du Statut. Cette nouvelle ouvre d'énormes perspectives aux femmes du monde entier. Elles disposent dorénavant d'une base internationalement reconnue pour réclamer des réformes des lois nationales relatives aux crimes contre les femmes, et en particulier le viol et les autres formes de violence sexuelle. Le Caucus compte bien, dans son travail d'éducation et de contacts, souligner ces possibilités qui, à notre avis, vont donner plus de poids aux campagnes déjà entreprises par les groupes de femmes dans de nombreux pays en faveur de réformes du droit interne en ce qui a trait aux crimes contre les femmes, et susciter de nouvelles campagnes là où rien n'a été encore fait en ce sens.
Le Caucus insiste en outre sur la nécessité d'une ratification immédiate du traité de Rome pour qu'il entre rapidement en vigueur et que la Cour soit mise sur pied. Le fait que 82 pays l'aient jusqu'ici signé et que quatre l'aient ratifié montre bien que la communauté internationale reconnaît qu'il lui incombe de mettre fin à l'impunité, de poursuivre les auteurs des crimes les plus odieux et de veiller à ce que les victimes et les survivantes obtiennent justice. Cependant, certains États qui ont voté contre le Statut à Rome l'an dernier cherchent à saper davantage l'efficacité de la CPI. Certains États pourraient en effet utiliser les réunions de la commission préparatoire pour rouvrir des questions de juridiction déjà réglées dans le Statut. On craint également de voir les États-Unis conclure des accords bilatéraux, en particulier avec des pays moins développés, pour protéger leurs ressortissants contre d'éventuelles poursuites devant la future cour pénale en assortissant ces ententes de clauses de non-extradition. Mais malgré ces appréhensions, nous avons bon espoir de voir le Statut obtenir les 60 ratifications requises pour que la Cour puisse voir le jour.
Depuis l'adoption du traité de Rome, le Caucus des femmes est également intervenu, en mars 1999, en faveur de l'adoption d'un protocole facultatif efficace pour la CEDEF. L'expérience que nous avons accumulée lors des négociations entourant la création de la CPI, tant sur le plan des contacts avec les délégués que de l'utilisation de notre large base d'appuis, s'est avérée très utile pour nos interventions autour du protocole. Le Caucus a de ce fait élargi son champ d'intervention pour y inclure d'autres mécanismes juridiques auxquels les femmes pourront accéder en cas de violations des droits humains. Le Caucus va continuer de participer aux efforts actuellement déployés en faveur de la ratification du Protocole facultatif se rapportant à la CEDEF.
Même si le Statut garantit certains acquis sur le plan des crimes contre les femmes, le Caucus ne peut se permettre de relâcher sa surveillance sur les négociations en cours au niveau de la Prepcom, et en particulier lors de la session du 26 juillet au 13 août 1999. Les articles concernant les règles de procédure et de preuve, et les éléments des crimes, risquent fort, s'ils ne sont pas interprétés dans une perspective sexospécifique, d'affaiblir l'application des dispositions statutaires. Une rencontre inter-sessions s'est déroulée à Syracuse, en Sicile, en juin dernier, pour discuter de manière informelle de certaines des questions qui seront négociées lors de la prochaine session. Certaines positions du Caucus ont rencontré de l'opposition et des résistances, en particulier en ce qui concerne les règles relatives à la non-corroboration et aux antécédents sexuels des victimes dans la section portant sur la preuve des crimes de violence sexuelle. Si l'on se fie à ce que nous avons connu à Syracuse, le Caucus des femmes rencontrera autant de difficultés, lors de la prochaine session de la Prepcom, à défendre l'adoption d'une perspective sexospécifique dans les règles de procédures et de preuve, et dans la définition des crimes, qu'il en a connu lors de la Conférence de Rome.
En prévision de la prochaine session du Prepcom, nous allons, comme nous l'avons fait dans le passé, inviter une délégation de 18 femmes du monde entier pour influencer le processus de négociations. Le Caucus organisera également une table-ronde sur la question de la participation et la protection des victimes au cours des procédures, et y invitera les représentants gouvernementaux. Pour la première fois, ces sujets seront abordés intégralement lors de la session et permettront de ce fait à tous les intervenants impliqués de clarifier de quelle manière les mesures relatives à la participation et la protection des victimes serviront ces dernières, et à dégager les lacunes et les améliorations à apporter.
Depuis le début du processus de création de la CPI, il y a cinq ans, nous avons travaillé d'arrache-pied pour intégrer la question de la sexospécificité. Mais il reste beaucoup à faire. Il faut encore que la CPI devienne une réalité concrète qui puisse servir les femmes du monde entier. C'est là l'objectif qu'a poursuivi le Caucus et qu'il entend bien poursuivre encore.
Vahida Nainar, Director - UN Coordination
Women's Caucus for Gender Justice
Adresse postale : P.O Box 3541
Grand Central Post Office
New York, NY 10163
Adresse : 355, Lexington Avenue
3rd Floor, WEDO
New York, NY 10017
USA
Tél : 1.212.697-7741
Téléc. : 1.212.973-0332
Courriel :
Par Barbara Bedont
Ces derniers mois, à mesure que nous arrivaient les reportages sur les déportations, massacres et viols perpétrés au Kosovo, on avait l'impression que l'humanité était condamnée à répéter ses erreurs. Un certain nombre de femmes, cependant, étaient bien décidées à tirer des leçons du passé. C'est dans cet esprit que fut organisée une conférence intitulée "Le viol est un crime de guerre : les leçons de la Bosnie -- des stratégies pour le Kosovo".
Comme son titre l'indique, cette conférence avait pour objectif d'examiner les leçons à tirer de l'expérience bosniaque et de formuler des stratégies d'action. Il s'agissait en outre d'offrir un lieu de rencontre pour développer un réseau entre les intervenants sur le terrain et encourager la coopération entre instances gouvernementales et non gouvernementales. Certaines participantes s'étaient déplacées spécialement pour prendre contact avec d'autres femmes et d'autres groupes oeuvrant dans la région sur les mêmes problématiques.
La Conférence a réuni des personnes et des groupes oeuvrant dans différentes disciplines, notamment des médecins, psychiatres, juristes, des travailleuses sociales et des intervenants auprès des réfugiés travaillant pour le compte de gouvernements, de l'ONU ou d'organisations non gouvernementales. Bon nombre de ces personnes arrivaient directement d'Albanie, de Macédoine et de Bosnie-Herzégovine. Elles rapportaient des nouvelles de la situation régnant dans ces secteurs. On a entendu en particulier des témoignages sur la façon dont les soldats serbes ont fait du viol un instrument de leur politique de déportation et de génocide au Kosovo. Des jeunes femmes ont été enlevées à leurs familles et séquestrées pendant des jours, et à leur retour, elles se sont vu interdire par les membres de leur famille de parler de ce qui leur était arrivé.
Certaines participantes ont soulevé des questions sur la façon dont le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) recueille les preuves de violence sexuelle. Selon une représentante du TPIY qui assistait à la Conférence, le tribunal a adopté une politique voulant que seules des enquêtrices et des interprètes femmes puissent interroger les victimes de violence sexuelle. Toutefois, il n'existe pas d'équipe spéciale chargée d'enquêter sur les crimes de violence sexuelle, et il n'y a qu'un petit nombre de femmes possédant de l'expérience dans ce domaine dans les camps de réfugiés. Le TPIY compte sur l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) pour établir le premier contact et référer les victimes aux enquêtrices du TPIY. L'OSCE et certains groupes locaux utilisent un questionnaire pour recueillir les témoignages. La formation et l'expertise du personnel de ces organismes soulève des inquiétudes, ainsi que la coordination entre les différents intervenants qui recueillent les témoignages.
Deux représentantes du Caucus en faveur de la justice pour les femmes (Caucus des femmes) ont assisté à la conférence pour tirer les leçons de ce qui s'est passé en Bosnie et au Kosovo et les appliquer à la future Cour pénale internationale (CPI), qui peut constituer un mécanisme pour solutionner à plus long terme le problème du viol dans les situations de conflit armé.
Les personnes participant à la conférence ont adopté une série de propositions d'action pour le Kosovo, qui seront sous peu publiées dans un compte rendu final. Ces recommandations insistent, notamment, sur la nécessité de reconnaître la violence à l'égard des femmes comme de la persécution ouvrant à l'obtention du statut de réfugié, la protection des femmes qui témoignent devant les tribunaux internationaux sur les crimes de guerre, l'octroi des fonds nécessaires pour que les victimes-témoins puissent être représentées, ainsi que la nécessité que tous les États signent et ratifient le statut de la CPI immédiatement.
Il faut espérer que la communauté internationale prêtera l'oreille à ces recommandations, pour être ainsi mieux en mesure d'agir efficacement face à la violence sexuelle perpétrée au Kosovo.
Par Shelley Anderson
Pour une organisation qui se définit elle-même comme un mouvement en faveur de la non-violence active fondée sur la spiritualité, lire que la consolidation de la paix est "associée à la non-violence" ou que "les dimensions [] spirituelles doivent être placées au centre de toute initiative de consolidation de la paix" est une confirmation. Trop souvent, on associe la non-violence à la passivité et la spiritualité à un luxe que seuls peuvent s'offrir ceux et celles qui vivent très loin des zones de conflit armé. Pourtant, ce sont précisément les militantes des groupes locaux de femmes, intervenants majeurs dans les situations de conflit, qui insistent sur la dimension spirituelle et les besoins psychosociaux et humains dans leurs activités de consolidation de la paix, comme le soulignent Dyan E. Mazurana et Susan McKay dans leur essai intitulé Les femmes et la consolidation de la paix.
L'organisme auquel je fais référence s'appelle International Fellowship of Reconciliation (IFOR). Fondé en 1919, il compte des sections dans plus de 50 pays qui s'emploient à promouvoir le changement social par la non-violence. Le Women Peacemakers Program (WPP) de l'IFOR organise des sessions de formation sur la non-violence à l'intention des groupes locaux de femmes, ainsi que des consultations régionales qui réunissent des femmes appartenant à des factions ou camps opposés afin qu'elles puissent dialoguer et approfondir leurs compétences en résolution de conflits. Le WPP répertorie les efforts de paix déployés par les femmes et contribue à la formation de réseaux entre les militantes grâce à des publications comme son bulletin "Cross the Lines" et sa trousse annuelle d'intervention pour la Journée internationale des femmes pour la paix et le désarmement, le 24 mai. Il facilite en outre les contacts entre les groupes de femmes et les ressources et organismes susceptibles de fournir assistance technique et soutien financier.
Les conclusions de Dyan Mazurana et Susan McKay, présentées sous forme de six recommandations pour rendre plus efficaces les efforts de consolidation de la paix, constituent la base du travail du WPP : toutes les initiatives de consolidation de la paix doivent tenir compte de la sexospécificité; la consolidation de la paix, et en particulier la dimension capitale de la réconciliation, passe par le rétablissement des relations et les processus de guérison; selon les cultures, elle prend diverses formes qu'il faut documenter et évaluer; les organismes extérieurs doivent travailler avec, et non pas pour, les membres des communautés locales; la coopération et la formation de réseaux rend les activités de consolidation de la paix plus efficaces.
"Bien des groupes nous fournissent de l'aide matérielle", disent les participantes aux sessions de formations et aux consultations du programme de l'IFOR, "mais notre âme et notre cur ont eux aussi besoin de guérir." Les obstacles qu'elles rencontrent sont nombreux, notamment le fait que les décideurs -- des membres du personnel des agences humanitaires de l'ONU jusqu'aux détenteurs de pouvoir décisionnel au sein de leurs propres organisations -- font la sourde oreille aux idées et stratégies novatrices que proposent les femmes. Tout en voulant accroître la participation des femmes dans les processus décisionnels, bon nombre d'entre elles ressentent également le besoin de réformer ces instances, pour les rendre plus transparentes et faire en sorte qu'elles rendent compte de leurs décisions. Pour les artisanes de paix, il existe une relation très claire entre la violence "privée" que subissent les femmes et la violence "publique" de la guerre, et elles sont très attachées à la création d'une culture de paix. Dans la pratique, leurs approches capitalisent sur les rôles clefs que jouent les femmes au sein de la famille et de la communauté et sur le savoir-faire qui est traditionnellement le leur en matière d'écoute et de travail relationnel, ce qui soulève la question de savoir comment utiliser ces compétences sans perpétuer ou renforcer les stéréotypes sexuels.
Les femmes et la consolidation de la paix est une bonne introduction pour comprendre le rôle important que jouent les femmes dans la construction de la paix (l'essai n'aborde pas le rôle tout aussi important qu'elles jouent dans la perpétuation des conflits). Les auteures analysent les efforts que déploient les femmes à l'échelle locale, en décrivant notamment les efforts fructueux des femmes du Sud-Soudan, de Jerusalem Link et de la Coalition des femmes d'Irlande du Nord (exemples qui ne sont, reconnaissent-elles, que la pointe de l'iceberg). Elles dégagent ensuite les différentes approches des ONG et des organismes de l'ONU en ce qui regarde la consolidation de la paix et la dimension hommes-femmes, et plaident, avec des arguments solides, en faveur d'une mise en uvre plus sérieuse du Programme d'action de Beijing. Si l'essai aurait pu critiquer davantage ce que fait la Commission de la condition de la femme pour promouvoir les préoccupations des femmes et développer les capacités des femmes qui militent pour la paix, la seule véritable lacune dont souffre cette publication est l'absence d'une liste de ressources avec le nom des organismes et leurs coordonnées. La définition de la consolidation de la paix que donnent les auteures, à savoir "toutes les actions qui ont pour objectif l'édification d'une culture de paix", tombe à point, alors que les ONG se mobilisent pour l'an 2000, Année internationale des Nations Unies pour la culture de la paix, et pour la Décennie internationale pour la promotion d'une culture de la non-violence et la paix (2001 à 2010).
Les femmes et la consolidation de la paix constitue un ouvrage très utile et une précieuse contribution aux recherches de plus en plus nombreuses qui montrent l'importance des dimensions sexospécifiques et de l'égalité des sexes dans l'instauration d'une paix durable.
Shelley Anderson travaille comme agente de programme pour le Women Peacemakers Program de l'IFOR, International Fellowship of Reconciliation
Spoorstraat 38, NL-1815 BK Alkmaar, Pays-Bas
Tél. : + 31 72 5123 014;
téléc. : +31 72 5151 102
Courriel :
Site web : http://www.ifor.org
Pour obtenir une copie de la publication Les femmes et la consolidation de la paix, (au coût de $CAN 10.00 --- $US 6.75) commandez par courriel à l'adresse suivante :
NOTE : Toutes les publications du CIDPDD sont gratuites pour les personne et ONG des pays en dévelopment. Pour les autres, certaines publications sont payantes.
Trousse d'intervention pour la Journée internationale des femmes pour la paix et le désarmement, 24 mai 1999, qui propose des profils de groupes de femmes, des pistes d'action ainsi qu'un répertoire des groupes pacifistes de femmes dans plus de 60 pays; prix : 7,50 $ US (frais de poste inclus). En anglais, avec des résumés en français et en russe. On peut commander des exemplaires de la trousse pour le 24 mai 2000 (avec résumés en français). On peut se procurer des exemplaires des années précédentes (1997 et 1998) au prix de 5 $ US l'unité.
Vidéo de 21 minutes sur la consultation régionale du WPP pour l'Europe (organisée en avril 1998 en Hongrie et réunissant 15 femmes d'Arménie, d'Azerbaïdjan, de Croatie, de Chypre, d'Ingouchie, d'Israël, d'Irlande du Nord, de Palestine et de Serbie). Prix : 25 $ US (+ 5$ si expédié par avion). Accompagné d'un guide de discussion. On peut se procurer un compte-rendu de la consultation au prix de 5 $.
Vidéo de 20 minutes sur la consultation régionale du WPP pour l'Asie (organisée en novembre 1998 en Inde et réunissant 20 femmes du Bangladesh, du Bhoutan, de Birmanie, du Cambodge, de l'Inde -- y compris le Cachemir et le Nagaland -- du Népal, de Corée du Sud, du Sri Lanka et du Tibet). Accompagné d'un guide de discussion. Prix : 25 $ US ( + 5$ si expédié par avion). On peut se procurer un compte-rendu de la consultation au prix de 5 $.
"Cross the Lines", le bulletin du WPP, paraît trois fois par année. Nouvelles du monde entier, calendrier, comptes rendus (en anglais, espagnol ou français). Abonnement d'un an : 10 $ US.
Trousse sur les femmes et la culture de la paix : informations générales et modèles pour ateliers. Prix : 15 $ US.
On peut commander des exemplaires de Women's Global Actions for a Culture of Peace and Non-Violence auprès du secrétariat de l'IFOR ou à l'adresse http://www.ifor.org.
Shelley Anderson est agente de programme au
Women Peacemakers Program de l'IFOR.
International Fellowship of Reconciliation
Spoorstraat 38, NL-1815 BK Alkmaar,
Pays-Bas
Tél. : + 31 72 5123 014;
Téléc. : +31 72 5151 102
Courriel :
Site web : http://www.ifor.org
Trop souvent, le fait que les femmes soient perçues comme des victimes lors des guerres et des conflits violents occulte le rôle qu'elle jouent dans la reconstruction et la consolidation de la paix. Pourtant, contre toute attente, les femmes et les organisations de femmes, dans le monde entier, entament le dialogue nécessaire à la réconciliation au sein de leurs villages et de leurs communautés. De l'Irlande du Nord au Burundi, du Moyen-Orient à la Colombie et au Kosovo, les femmes s'emploient à construire une nouvelle conception de la paix et de la sécurité centrée sur la dimension humaine.
L'expérience que vivent les femmes dans les situations de conflits violents, et la contribution qu'elles apportent à la construction de la paix, diffèrent souvent de celles des hommes. Les femmes sont plus particulièrement touchées par les formes de violence sexospécifiques et tendent à jouer un rôle considérable sur le terrain dans la transformation des conflits et la réconciliation. Mais dans bien des processus de paix, elles sont dans une large mesure exclues des négociations et des prises de décisions.
International Alert a lancé une campagne intitulée "Du conseil de village à la table de négociation : les femmes et la consolidation de la paix", qui sera animée par une coalition regroupant environ une trentaine d'organismes du monde entier. La campagne vise l'ONU, les États et l'Union européenne à l'approche du processus d'examen de la mise en oeuvre du programme d'action de Beijing (Beijing + 5, juin 2000) et du Sommet du millénaire de l'ONU (novembre 2000).
L'objectif de cette campagne consiste à assurer la participation des femmes aux processus de paix à tous les niveaux, depuis la réconciliation au sein des communautés villageoises jusqu'aux négociations de paix à l'échelle nationale; à faire en sorte que les dimensions sexospécifiques soient au coeur des programmes de reconstruction et de réadaptation après conflit; à protéger et promouvoir les droits des femmes lors des conflits et faire de la justice pour les femmes un élément central des accords de paix et des mesures de consolidation de la paix; à encourager un changement des valeurs et mentalités en ce qui regarde la masculinité et la violence; et à travailler avec les hommes, à titre d'agentes de changement et de militantes pacifistes, pour développer de nouveaux modèles et un nouveau leadership.
International Alert espère qu'avec cette campagne, les groupes et organisations de femmes pourront mieux se faire entendre, partager leurs expériences et établir un dialogue plus fructueux entre les femmes engagées dans la consolidation de la paix, la résolution des conflits et la prise de décisions.
La campagne consistera à suivre les discussions entre gouvernements et ONG en ce qui concerne les engagements pris à Beijing par la communauté internationale et à intervenir auprès d'elle -- et plus particulièrement auprès de l'ONU et des donateurs internationaux -- pour l'amener à agir davantage et à assumer ses responsabilités en faveur des femmes et de l'instauration d'une paix durable.
Si vous désirez vous joindre à nous et obtenir de plus amples informations ou une trousse de campagne (incluant un CD-ROM, un petit guide sur ce que le Programme d'action de Beijing dit des femmes et de la construction de la paix, un cadre de réflexion et le dépliant de la campagne), veuillez contacter :
Women in Peacebuilding Campaign
International Alert
1 Glyn Street, London SE 11 5HT, UK
Tél. : +44 171 793 83 83;
Téléc. : +44 171 793 79 75
Courriel :
International Alert est une ONG internationale basée à Londres qui oeuvre en faveur de la consolidation de la paix et la résolution des conflits.
Agenda de La Haye pour la paix et la justice au 21e siècle
Plan d'action élaboré par des centaines d'organismes de la société civile adopté lors de la conférence de L'Appel de La Haye pour la paix et la justice, 11-15 mai 1999. Document des Nations Unies : A/54/98
Voir http://www.un.org ou .
Déclaration de Zanzibar : Les femmes d'Afrique pour une culture de la paix : Les femmes s'organisent pour la paix
Deux déclarations ont été adoptées lors de la première Conférence panafricaine des femmes pour une culture de la paix, Zanzibar, 17-20 mai 1999.
Voir http://www.unesco.org/cpp/uk/news, et http://www.unesco.org/cpp/fr/projets/declarations/zanzibar.htm
Déclaration de la Coalition anti-guerre des femmes africaines
Adoptée par les participantes à l'atelier West African Workshop on Women in the Aftermath of Civil War, Dakar, Sénégal, 11-13 décembre 1998.
Voir : http://www.wits.ac.za/aftermath
Par Elizabeth Bowker
À mesure que les réfugiés kosovars racontent ce qu'ils et elles ont vécu au personnel des organismes humanitaires et aux journalistes, il devient de plus en plus clair qu'au Kosovo, les femmes n'ont pas échappé au sort réservé à des milliers de leurs semblables dans les situations de conflit armé. Le Fonds des Nations Unies pour les activités en matière de population (FNUAP) vient de rendre public un rapport d'évaluation intitulé La violence sexuelle au Kosovo, état des lieux, rédigé par la consultante et psychologue Dominique Serrano Fitamant. Les entrevues que celle-ci a réalisées auprès de réfugiées et de membres du personnel de l'ONU montrent qu'il y eu au Kosovo une campagne systématique de violence sexuelle, notamment sous forme de viols, de mutilations et de grossesses forcées. Le caractère récurrent et universel de ces exactions en temps de guerre saute aux yeux lorsqu'on les rapproche de ce qui s'est passé lors du génocide rwandais.
La presse internationale a diffusé des reportages sur le terrible traitement qu'ont subi les femmes kosovars. Derrière les détails horribles, on retrouve certaines constantes. Souvent, les groupes de tortionnaires ont violé les femmes sous les ordres d'un chef connu. Des jeunes femmes ont été victimes de viols collectifs et battues par les soldats. Tandis qu'elles attendaient à la frontière albanaise, des jeunes femmes étaient choisies par les soldats et emmenées pour être violées. Ces expériences sont comparables à celles des femmes rwandaises durant le génocide de 1994. Dans ce cas, une multitudes de femmes tutsis ont été victimes de violence sexuelle juste avant de se faire massacrer. Ces crimes s'inscrivaient souvent dans un scénario répété au cours duquel les femmes tutsis étaient violées après avoir assisté à la torture et l'assasinat des membres de leur famille, ainsi qu'à la destruction et au pillage de leurs demeures.
Le viol peut être utilisé comme une arme de guerre pour infliger des sévices physiques, psychologiques et émotionnels à l'ensemble de la communauté comme à la victime. Les troupes conquérantes expriment la haine qu'elles éprouvent pour leurs ennemis en violant leurs femmes. Le rapport du FNUAP explique que "le viol est l'acte tabou par excellence; le violeur atteint ainsi l'homme kosovar qui reste caché dans les montagnes et inaccessible."
Selon le rapport du FNUAP, la notion de "butin" serait inhérente aux entreprises de conquête. Après avoir raflé l'argent et les bijoux, les soldats se "payaient en violant les plus jolies". Il est regrettable que les actes de violence sexuelle aient commencé à se multiplier de manière significative une semaine après les premiers bombardements de l'OTAN; les raids de l'OTAN ont été considérés par les troupes serbes comme un "feu vert psychologique" à la violence sexuelle collective.
Au Rwanda également, le viol a aussi été utilisé comme une arme de guerre. La propagande présentait la sexualité des femmes tutsis comme un moyen utilisé par la communauté tutsi pour infiltrer et contrôler la communauté hutu. Cette propagande a alimenté la violence sexuelle perpétrée à l'endroit des femmes tutsis. Le rapport conjoint Human Rights Watch/FIDH intitulé "Vies brisées -- les violences sexuelles lors du génocide rwandais et ses conséquences", en arrive à une conclusion similaire à celle du rapport du FNUAP. L'humiliation, la souffrance et la terreur infligées par le violeur visent non seulement à dégrader la femme qu'il viole, mais aussi à dépouiller de son humanité le groupe plus large auquel elle appartient : "le viol d'une personne est interprété comme une agression contre sa communauté du fait de l'importance qui est attachée dans toutes les cultures à la vertu des femmes."
Les souffrances que vivent les femmes en situation de conflit ne finissent pas avec les viols. Les femmes kosovars ont raconté aux journalistes qu'il aurait mieux valu pour elles être tuées que violées. En les violant et en les relâchant ensuite, les soldats serbes les condamnaient à une vie de torture psychologique. De la même façon, les femmes rwandaises se faisaient dire par leurs tortionnaires qu'ils leur laissaient la vie sauve afin qu'elles "meurent de tristesse". Les deux groupes de femmes subissent le poids des pressions culturelles, sans parler de leurs rapports avec leurs familles et leurs communautés, et sont de ce fait incapables de faire le premier pas vers la guérison.
Du fait de sa forte tradition musulmane, la société kosovar attache un grand prix à la virginité et la fidélité des femmes. Une femme qui admet avoir été violée jette le déshonneur sur sa famille. Le rapport du FNUAP indique que les femmes ont peur que leurs maris demandent le divorce s'ils apprennent qu'elles ont été violées. Même si ce n'est pas la norme, certains hommes ont déclaré aux journalistes qu'ils ne toucheraient plus jamais leur femme si jamais ils la soupçonnaient d'avoir été violée. Le traumatisme et la stigmatisation attachés au viol sont tels que certaines femmes disent être "mortes à jamais" pour leur famille.
De la même façon, les survivantes rwandaises se sentent encore isolées et ostracisées à cause de ce qu'elles ont vécu. Elles demeurent réticentes à raconter ce qui leur est arrivé par peur de se voir rejetées par leur famille et leur communauté et de ne plus jamais pouvoir se réintégrer ou se marier. Elles craignent également les représailles de leurs agresseurs.
Enfin, la question des grossesses consécutives aux viols est encore une chose que partagent les femmes rwandaises et les femmes kosovars. Dans la ville frontalière de Kukes, en Albanie, le nombre des avortements a triplé après l'arrivée des premiers réfugiés en avril. Pourtant, aucune de ces femmes n'a déclaré avoir été violée. Les organismes humanitaires s'attendent à un grand nombre d'enfants abandonnés durant les mois qui viennent. Le Rwanda compte de 2000 à 5000 "enfants de la haine" ou "enfants mauvais souvenir".
Le Tribunal pénal international pour le Rwanda a reconnu que les crimes de violence sexuelle avaient de très graves répercussions sur les victimes, en soulignant que le viol avait pour conséquence de détruire "l'âme, la volonté de vivre et la vie elle-même". De toute évidence, cette déclaration s'applique aussi aux femmes du Kosovo. Il est donc absolument indispensable que l'on donne suite aux recommandations formulées dans le rapport du FNUAP en ce qui regarde le traitement adéquat des victimes de viol et la formation du personnel humanitaire. Comme le laissent prévoir les batailles que mènent encore aujourd'hui les femmes rwandaises, le chemin vers la guérison et la réintégration qui attend les femmes qui ont été violées durant au guerre au Kosovo sera long et difficile.
On peut consulter le rapport du FNUAP, "La violence sexuelle au Kosovo, état des lieux" sur le site suivant : www.unfpa.org/news/pressroom/1999/kosovo-report.doc.
Alors que les Talibans (18) consolident leur pouvoir sur la majeure partie du pays, les femmes doivent s'ingénier à trouver de nouveaux moyens de communiquer entre elles. Au nombre de ces femmes pleines de ressources, des journalistes font clandestinement sortir du pays des informations brutes, et y introduisent par des mêmes moyens les publications imprimées.
Sajeda Milad travaille pour l'Organisation de secours aux veuves et aux orphelins afghans (ROAOW). Cet organisme, qui anime des projets d'alphabétisation et d'ateliers de couture, publie également le Khaharan Women's Journal, un magazine pour les femmes afghanes. C'est Sajeda, elle-même poète, qui assume en grande partie la responsabilité de cette publication, qui combine articles sur la vie domestique, humour, poésie et nouvelles sur la vie en Afghanistan. Le magazine parle des droits des femmes à l'instruction et à la liberté de circulation, et des soins de santé pour les femmes et leurs familles. À coté de rubriques sur de nouveaux motifs de broderie, les soins de beauté ou le cancer, le magazine publie des articles sur les séquelles de la guerre au sein de la population afghane et sur les femmes scolarisées et professionnelles réduites à la mendicité pour survivre.
Homa Zafar est la rédactrice de Sadaf, le magazine pour les femmes publié par le Centre de coopération pour l'Afghanistan (CCA). Homa se sert de son statut de journaliste pour faire enquête sur les violations des droits dans les camps et en parler dans le magazine. En page couverture, on retrouve souvent une photo sortie clandestinement d'Afghanistan. Dans un numéro récent, on pouvait voir des femmes dans une salle de classe à Mazar-e-Sharif, penchées sur leurs pupitres, toutes vêtues du même burqa bleu (19). Il s'agissait d'étudiantes de dernière année de l'école de médecine de Mazar. Des mois après avoir pris la ville, les Taliban, qui ont expulsé toutes les femmes des écoles, ont autorisé à contrecur ces étudiantes à reprendre leurs cours pour passer leur examen final, à condition qu'elles portent le burqa en permanence (le CCA publie également en anglais un excellent bulletin sur la situation des droits humains).
La revue que publie l'Association révolutionnaire des femmes d'Afghanistan (RAWA) a un contenu très politique, dans la mesure ou la RAWA est une organisation très politique. La plupart de ses membres sont encore en Afghanistan, et le magazine est rempli d'articles et de photos passés clandestinement au Pakistan. Les militantes de la RAWA vendent en outre la revue et leurs publications sur les marchés de Quetta, Peshawar et Islamabad, au Pakistan, au risque de se faire attaquer par les fondamentalistes. (Dernièrement, des Talibans ont attaqué des femmes qui participaient à une manifestation de la RAWA à Peshawar. Les manifestantes ont riposté en utilisant leurs pancartes pour frapper leurs agresseurs!).
Les magazines de ces trois organismes, une fois imprimés, sont introduits clandestinement en Afghanistan, par petites quantités, sous le burqa des femmes. Ils passent secrètement de maison en maison, et il arrive souvent que toute une communauté de femmes se partage un seul exemplaire.
Dans un pays où la plupart des activités culturelles et de loisir ont été bannies, ces magazines offrent un outil absolument essentiel pour stimuler les discussions et faire de l'éducation. Bon nombre de femmes s'en servent pour apprendre à lire à d'autres femmes. Ils offrent aussi à leurs lectrices un espace pour exercer leur intelligence et leurs talents, et les tiennent au courant des événements qui se produisent autour d'elles, en attendant le jour où elles seront en mesure de participer de nouveau à la vie de la société afghane.
Kharahan Women's Journal
P.O. Box 356
G.P.O.
Peshawar Cantt,
Pakistan
SADAF
CCA
P.O. Box 1378
G.P.O.
Peshawar Cantt,
Pakistan
RAWA
P.O. Box 374
Quetta,
Pakistan
Women for Women in Afghanistan
P.O. Box 32014
Calgary, Alberta
T2T 5X6
Canada
Couriel :
Pour joindre Deb Ellis :
Tél. :
Rôle et mission
Le Fonds d'action urgente, un réseau international de femmes et d' hommes attachés à l'égalité et à la justice sociale, offre un soutien financier immédiat à des interventions ou actions urgentes et de courte durée destinées à faire progresser les droits fondamentaux des femmes dans le sens du Programme d'action de Beijing.
Sites d'intervention :
Le Fonds d'action urgente a été créé pour promouvoir les droits fondamentaux et la pleine participation des femmes :
Réponse aux demandes :
Confidentialité
Comment adresser une demande
Les demandes peuvent être adressées de manière informelle (par téléphone, télécopieur ou courrier électronique) à des personnes ou des groupes appartenant à notre réseau de référence. Il n'est pas nécessaire de le faire par écrit, mais il faut fournir les informations suivantes :
Critères et conditions
La personne ou le groupe du Réseau de référence transmettra la demande au Fonds si celle-ci répond aux critères suivants :
Le Fonds peut financer, entre autres choses, des services d'aide juridique, des campagnes médiatiques et de sensibilisation du public, des déplacements, des services d'interprète ou de traduction et du soutien individuel d'urgence.
Exemples d'actions subventionnées
Voici quelques exemples hypothétiques qui vous donneront une idée du type d'action que le Fonds peut subventionner :
Corne de l'Afrique/Initiative de paix des femmes Somaliennes :
L'escalade des conflits claniques à propos de droits territoriaux et relatifs à la production de charbon menace de replonger la Somalie dans la guerre civile. Des femmes de la région ont demandé l'aide du Fonds pour appuyer une campagne en faveur de la cessation des hostilités. "Il faut que quelqu'un se lève pour protester contre ces affrontements inutiles et dénonce les terribles épreuves qu'endurent les femmes dans de telles circonstances." Après l'intervention des femmes, les autorités claniques se sont réunies et "ont pris des mesures pour résoudre le conflit. Des ententes commerciales sur le charbon ont été conclues et les tensions se sont apaisées."
Centre pour les femmes victimes de guerre/Croatie :
À la suite d'une émission télévisée au cours de laquelle cinq groupes de défense des droits des femmes ont dénoncé la recrudescence de la violence familiale en Croatie depuis la guerre, un journaliste bien connu a attaqué ces militantes dans un journal d'État en les accusant d'être des "traîtres, des sorcières et des sympathisantes des Serbes". Les groupes ont utilisé la subvention du Fonds d'action urgente pour porter plainte contre le journal et le journaliste. C'est la première action en justice de ce genre intentée dans la région des Balkans. Les militantes ont en outre porté plainte devant l'Association des journalistes de Croatie; le tribunal de déontologie a condamné le geste du journaliste ainsi que le journal pour avoir publié son article.
Violence en situation de conflit - Albanie/États-Unis :
Une femme albanaise, victime d'un viol collectif perpétré par des soldats qui voulaient forcer son mari à s'engager dans la guerre civile, a fui aux États-Unis où elle a demandé le statut de réfugiée. Après une entrevue avec les fonctionnaires de l'Immigration (l'interprète était un homme) au cours de laquelle elle n'a pas dévoilé les circonstances du viol, cette femme a été expulsée. De retour en Albanie, où elle a vécu cachée, elle bénéficie des services de counselling et de l'aide financière d'un refuge local pour femmes en difficulté. La subvention demandée ici a assuré à cette femme le soutien individuel dont elle avait besoin jusqu'à ce que les autorités américaines acceptent de revoir son cas.
Le Réseau de référence
Le Réseau de référence du Fonds d'action urgente compte parmi ses membres des fondations, des réseaux de femmes régionaux et internationaux, des organismes religieux et d'autres organisations non gouvernementales.
Pour savoir qui sont les membres du Réseau dans votre région, veuillez vous adresser directement au Fonds d'action urgente.
Le Fonds d'action urgente est un projet de la Tides Foundation, située à San Francisco, en Californie (États-Unis).
Urgent Action Fund/Fond d'action urgente
PO Box 1138
Fairfax, CA 94978-1138
USA
Tél. :
Téléc. :
Courriel :
Madame Radhika Coomaraswamy, Rapporteur spécial des Nations Unies sur la violence à l'égard des femmes, prévoit entreprendre cette année des visites sur le terrain dans les pays suivants : Cuba et Haïti en juin, Kosovo en juillet, Afghanistan à la fin août, Népal, Inde et Bangladesh en octobre, sur la question de la traite des femmes et des fillettes.
C'est à ce propos que nous faisons appel à votre aimable collaboration. Nous cherchons à identifier des personnes-contacts dans le secteur non gouvernemental qui travaillent sur la question de la violence contre les femmes dans les pays susmentionnés. Nous aimerions également recevoir toute la documentation disponible sur ces sujets.
Merci d'avance pour votre soutien indéfectible.
Christina Saunders
Bureau du Haut Commissaire aux droits de l'homme
UNOG-OHCHR
CH-1211 Genève 10
Suisse
Téléc. : (41 22) 917 9006
Courriel :
On peut aussi nous envoyer la documentation à notre bureau de Colombo, au Sri Lanka. Téléc.: (94 1) 698 048. Courriel :
Notes
Le cadre juridique est de mieux en mieux adapté pour répondre aux besoins des femmes et des filles dans les situations de conflit, en particulier dans les cas de violence sexuelle, comme le montrent les importants travaux des tribunaux pénaux internationaux. Mais il reste beaucoup à faire, surtout pour améliorer la prévention et lutter contre l'impunité.
-- Kofi Annan
28 octobre 2002